Le voilà enfin terminé dans son petit décor, à vous de juger
Un peu d'histoire:
ALBERT BALL le loup solitaire
ALBERT BALL est un pilote de chasse britannique, « AS » de l'aviation durant la Première Guerre mondiale. A sa mort, il était le principal « AS » allié avec 44 victoires officielles, n’étant alors seulement devancé que par le célèbre MANFRED VON RICHTHOFEN, le baron rouge! Ses succès sur le front occidental l'ont rendu très populaire auprès du public britannique et français, particulièrement pour les citoyens du comté de NOTTINGHAM d’où il était originaire, retrouvant en lui le courage du mythe de ROBIN DES BOIS. Ses adversaires ont également respecté sa valeur, à sa mort près du petit village français d'ANNOEULIN, les Allemands l’enterreront avec les honneurs militaires dus à son rang.
ALBERT BALL est né le 14 Août 1896 à NOTTINGHAM, son père ALBERT est un agent immobilier prospère, conseillé municipal et plus tard deviendra maire de NOTTINGHAM. Sa mère HARRIET s’occupe de son frère CIRYL et de sa sœur LOIS, c’est une famille heureuse avec des parents très attentionnés, vivants dans un environnement distingués. Dans sa jeunesse, ALBERT aime se réfugier dans la cabane derrière la maison familiale, bricoler des moteurs et équipements électriques. Doté d'une vue perçante, il s’initie très tôt aux armes à feu, ALBERT BALL devient rapidement un excellent tireur. Etudiant moyen, ALBERT s’intéresse à la mécanique, il préfère les activités telles que, la menuiserie, la photographie ou bien apprendre à jouer du violon, ses aptitudes pour l'ingénierie sont encouragées par ses parents. A l’âge de 14 ans, il entre dans le Corps des cadets pour une formation de futurs officiers. Quand ALBERT quitte l'école en Décembre 1913, il entre dans un atelier de construction mécanique (ENGINEERING WORKS UNIVERSAL) près de la maison familiale, le 4 aout 1914 au déclenchement de la guerre, à juste 18 ans ALBERT s'engage dans l’armée Britannique.
LA GUERRE
BALL rejoint le premier peloton du Bataillon du Régiment de Fusiller du NOTTINGHAMSHIRE. Rapidement promu sergent, le 29 Octobre suivant il réussit le concours des officiers, avec le grade de second lieutenant on l’affecte à la formation des nouvelles recrues, cette fonction ne lui plait guère. BALL veut de l’action et demande son transfert au début de 1915 à la « MIDLAND CYCLISTE COMPAGNIE » à PERIVALE proche d’HENDON, des troupes divisionnaires montées à bicyclette. Mais pour le moment il reste confiné en Angleterre, ALBERT BALL attend son départ pour la France, il écrit à ses parents le 24 Février 1915: "Je viens d'envoyer cinq garçons en FRANCE, et j'ai entendu qu'ils seront en première ligne dès ce lundi, c'est bien ma chance d'être incapable d'y aller».
En Juin 1915 BALL décide de prendre des cours de pilotage à l’aérodrome HENDON, avec l’aide de ses parents il se paye une formation de pilote à l'école RUFFY-BAUMANN, très cher déjà à l’époque. Filant très tôt en moto à l’aérodrome, ALBERT vole à l’aube avant de prendre son service à la caserne à 6h45. Dans les lettres à ses parents ALBERT BALL écrit ce qu’il éprouve en vol, mais affiche un froid détachement aux accidents subis par ses camarades stagiaires: « Hier, un garçon c’est écrasé et quand nous sommes arrivés jusqu'à lui, il était mourant. Il avait un morceau de bois de deux pouces droit dans la tête, et il est mort ce matin». Bien que considéré comme pilote moyen, BALL est qualifié au ROYAL AERO-CLUB le 15 Octobre 1915, certificat no. 1898 et demande un rapide transfert à la Royal Flying Corps (RFC).
Le 23 Octobre, BALL est détaché auprès No. 9 (Réserve) Squadron à NORWICH. Son caractère est aussi le reflet de sa détermination, un instructeur en fera les frais début décembre. Fatigué d’une nuit de garde, ALBERT BALL vole en solo dans un FARMAN et l’atterrissage ne se passe pas en douceur, alors que son professeur commente ironiquement, BALL vexé réplique « qu’il n’avait que quinze minutes d'expérience sur cet avion et que si c'était la meilleure instruction qu'il devait avoir, il préfèrerait retourner à son ancienne unité ». BALL redécolle immédiatement et atterrit impeccablement, il enchaine une série de cinq vols consécutifs. Cet atterrissage brutal ne sera pas le dernier durant cette formation, cassant du bois à deux autres reprises. BALL complète sa formation à École centrale de vol d’UPAVON à partir du 19 décembre, il reçoit ses ailes le 22 Janvier 1916. Le 29 janvier, ALBERT BALL est transféré définitivement au ROYAL FLYING CORP.
Le 18 février il est enfin envoyé en France, à MARIEUX dans la SOMME. ALBERT BALL est affecté au Squadron No 13, une escadrille de reconnaissance dotée de biplaces BE.2c. Au cours des 11 semaines à cet escadron, BALL effectuera au moins 43 sorties opérationnelles et de nombreuses heures vols de perfectionnement. Le 29 Mars, son observateur le lieutenant VILLIERS vide un chargeur de la mitrailleuse sur un biplace ennemi (non validé), mais sont repoussés par un second qui a bien faillit les avoir. Après cette escarmouche, BALL écrira chez lui parmi ses nombreuses lettres, «J'aime ce travail, mais les nerfs ne tiennent pas longtemps, et vous espérez rapidement un repos ».
Le 10 Avril 1916, BALL et VILLIERS essaient également d'abattre un ballon d'observation Allemand, sans succès ! C’est à cette période que BALL imagine et dessine ses premiers plans. A la fin avril, BALL pilote également un monoplace Bristol, à bord duquel son esprit combatif prit vite goût aux missions effectuées en solitaire. Mais au mois de mai, la première fois qu'il utilise la mitrailleuse de cet appareil, les balles coupent son hélice suite au mauvais fonctionnement du synchroniseur, BALL a certes réalisé son souhait mais cela a bien failli lui couter la vie.
L’HOMME DE L’APPRENTISSAGE A L’ART DE LA GUERRE
Le 7 mai 1916, BALL est affecté au No 11 Squadron à SAVY dans l’Arrageois. Cette unité de chasse emploie divers types d’avions, des BRISTOL SCOUT et des ROYAL AIRCRAFT FE2b, ainsi que des BB NIEUPORT, cet avion de chasse minuscule qui aux mains d’ALBERT BALL se révélera un tandem redoutable. Les semaines suivantes il écrit à ses parents, se plaignant de l’habitation attribué dans le village voisin, préférant vivre dans une tente à côté de son avion. Plus tard BALL se construira une cabane confortable, une habitude qu’ALBERT BALL répétera à chaque changement de terrain, on apercevra même de temps en temps BALL courir vers sa machine en pyjama sous son manteau. BALL développe rapidement sa propre méthode pour affronter les avions ennemis. Le NIEUPORT est équipé d'une mitrailleuse de type Lewis, avec un montage coudé FOSTER installée sur l’aile supérieure. Celle-ci peut être déplacée en vol du tir horizontal à une position de presque 90 degrés. Sa tactique favorite étant de traquer sa proie et de manœuvrer hors de vue de la cible choisie, puis plonger sous l'avion ennemi jusqu'à ce qu'il soit assez près pour utiliser sa mitrailleuse en tirant vers le haut, sous le fuselage de l'ennemi. Devenant si habile avec cette méthode, qu'il peut recharger en quelques secondes la mitrailleuse en bloquant le manche à balai entre les genoux. Tout au long de sa courte carrière, il sera avant tout un « loup solitaire ». Selon son compatriote l’As JAMES MAC CUDDEN : «C'était tout à fait de l'art pour tirer avec cette arme vers le haut, et en même temps manœuvrer avec précision sa machine ».Au sol BALL préfère souvent rester à l’écart de ses camarades, ses heures de repos les consacrant en partie à améliorer certains aspects techniques de sa machine, qu’il entretient soigneusement avec son mécanicien. BALL s’occupe également d’un jardinet aménagé derrière sa cabane ou pratique le violon, il s’acheta un phonographe écoutant ses enregistrements favoris, dont la « Symphonie Inachevée » de SCHUBERT en essayant de la reproduire sur son violon, lui arrivant de jouer le soir en pyjamas, ce qui amusait beaucoup ses camarades ! Bien que n'étant pas farouche en soi, il est extrêmement sensible et timide, beaucoup trouvaient BALL sans humour et trop pieux, ALBERT répétant que c'était la volonté de Dieu de tuer les ennemis. Singulier dans ses tenues, il a des cheveux noirs épais plus longs que le règlement généralement ne l’admettait et une habitude de voler sans casque ni lunettes. Mais BALL donne volontiers des conseils sur la tactique en combat, ou simplement sur le meilleur moment de semer des légumes. Le 16 mai 1916, en patrouille sur un BRISTOL SCOUT (A5312), BALL obtient sa première victoire homologuée en abattant un ALBATROS de reconnaissance, à GIVENCHY en GOHELLE. ALBERT BALL vole ensuite sur un NIEUPORT (A5173) et la légende se forge, obtenant deux LVG le 29 mai, le premier abattu dans le secteur de GIVENCHY et le second BALL le force à se poser à OPPY. Le 1er juin il force également un FOKKER EINDECKER à se poser sur un aérodrome à l’ouest de DOUAI. Le 25 Juin, il détruit un ballon d'observation avec des bombes au phosphore, c’est sa cinquième victoire. La mélancolie le pousse à rester humble, même quand il reçoit la croix militaire pour cette action. Sa conscience semble lourde à porter, dans une autre lettre à sa famille il observe : « … je suis bien soigné par Dieu, mais vraiment fatigué à toujours tuer, je commence vraiment à ressembler à un meurtrier. Je serai heureux quand tout cela sera fini ». Le 2 Juillet sur le NIEUPORT 16 (A134), Il obtient à nouveau deux victoires en une sortie, abattant un ROLAND C.II à MERCATEL au sud d’ARRAS, et un AVIATIK dans les environs de LENS.
Ses supérieurs estiment que le jeune homme a besoin d'une pause, il est transféré temporairement le 17 juillet 1916 au 8 Squadron, une unité de reconnaissance. Il vole à nouveau sur BE2c du 18 Juillet au 14 Août. Ce repos bien mérité doit probablement augmenter ses chances de survie, ALBERT BALL est maintenant connu en GRANDE BRETAGNE comme chez l'ennemi. Lors de cette période, BALL réalise une mission inhabituelle. Dans la soirée du 28 Juillet, il vole avec un agent de renseignement Français à travers les lignes ennemies. Esquivant une attaque de trois chasseurs allemands, ainsi que des tirs anti-aériens, ils atterrissent dans un champ. Seulement là, l'agent Français refuse de sortir de l'avion, estimant que son pilote courageux avait attiré un peu trop d'attention, pour se faufiler silencieusement dans la nuit. Durant qu’il est en mission au 8 Squadron, le « LONDON GAZETTE » annonce qu’ALBERT BALL a reçu la Croix de guerre « Pour compétences remarquables et courage à de nombreuses reprises, en particulier quand il attaqua six avions en un seul combat» ! Ce qui ne sera pas inhabituel tout au long de sa carrière, BALL attaquait généralement à vue sans se soucier des risques. Cependant il ne professait aucune haine envers ses adversaires, « je me bats seulement parce que c’est mon devoir ... Rien ne me rend plus triste que de les voir tomber, mais vous savez c'est eux ou moi donc je dois le faire, il vaut mieux que ce soit l’un d'entre eux » écrit-il à ses parents. Mais à une autre occasion, il relate avec délectation comment il a harcelé un avion désemparé afin de s'assurer d'avoir bien eu les passagers.
RETOUR A LA CHASSE Pour son vingtième anniversaire le 14 aout 1916, BALL est promu au grade temporaire de lieutenant. Le 23, BALL et une partie du 11 Squadron sont transférés au 60 Squadron, mais reste à SAVY-BERLETTE. Son nouveau commandant lui donne libre cours pour effectuer des missions en solo, lui allouant son propre avion le NIEUPORT 17(A201) et une équipe d'entretien. L'un des mécaniciens peint en rouge le cône d’hélice, le (A201) devient le premier d'une série de ses avions à avoir ce signe distinctif, ALBERT BALL a constaté que cela aidait les membres de son escadron à identifier son avion et de confirmer ses victoires. Le 16 aout, BALL avec son nouveau NIEUPORT force un ROLAND CII à se poser au sud-est de SAINT LEGER. Le 22 Août 1916, Il ajoute trois ROLAND C.II à son palmarès en une sortie. Le premier à 19 heures à l’ouest de BAPAUME, le second à 19 heures 30 à VAUX-VRAUCOURT et le troisième dans le même secteur à 19 heures 45, il est le premier pilote du Royal Flying Corps à le faire. Sa douzième victime et à nouveau un ROLAND CII, obtenu le 25 aout au sud d’ARRAS. Le 28, son score augmente d’un nouveau triplé obtenu dans le secteur de BAPAUME. Le 31, BALL obtient un doubler de ROLAND au sud-est de BAPAUME. Ce jour-là, il part seul sur son NIEUPORT défier les chasseurs allemands basés à CAMBRAI, quelques un décollent pour l'intercepter mais il pique au milieu d'eux, les dispersant dans tous les sens et réussit à en descendre deux. Cependant, les autres reviennent en force et le prennent sous leurs feux croisés mettant son moteur à mal, à cours de munitions ALBERT videra le chargeur de son pistolet sur ses ennemis. Heureusement, sa bonne étoile l’aidera pour le retour avec un avion gravement endommagé et à court de carburant. Avec son score de 17 victoires, ALBERT BALL est à ce moment déjà connu pour avoir abattu plus d'avions ALLEMAND, que n'importe quel autre pilote allié de cette époque. ALBERT BALL prend un congé et rentre en ANGLETERRE pour 2 semaines. Ses exploits ont reçu un écho considérable chez lui, il constate que sa célébrité est-elle, qu'il ne peut plus marcher dans les rues de NOTTINGHAM sans être constamment arrêté et félicité.
De retour à SAVY au 60 Squadron, le 15 Septembre, BALL obtient deux nouvelles victoires. Le matin sur le NIEUPORT (A200) en abattant un FOKKER DII à l’est de BEUGNY (62), le soir sur le NIEUPORT (A212) armé de fusées LE PRIEUR. BALL avait l'intention d’utiliser ses fusées contre un ballon d'observation, cependant il repère trois ROLAND C.II. Il plonge vers la formation ALLEMANDE la dispersant de ses fusées, puis à la mitrailleuse ALBERT BALL touche un ROLAND qui tombera au nord-est de BERTINCOURT (62).
Le 16, BALL prend possession d’un NIEUPORT 17 nouvellement livré au 60 Squadron, le fameux (A213). L’appareil est neuf, construit avec le numéro de série français (N1579). BALL prend soin de l’améliorer, lestant la queue afin de le faciliter les manœuvres durant les combats, et installe dans le cockpit un étui pour son Colt automatique. Le 21 septembre, un nouveau tripler de ROLAND font les frais de sa détermination, le premier à 16h00 au nord de BAPAUME, le second 5 minutes plus tard à ST LEGER et le dernier à 18h00 à BUCQUOY. Sa 23éme victime le 22 septembre est un FOKKER de la JASTA 2, dans le secteur de BAPAUME. Le 25, c’est un ALBATROS de reconnaissance qui tombe en fin d’après-midi entre CAMBRAI et BAPAUME. Le 28, BALL avec son NIEUPORT (A213)) inscrit un nouveau triplet à son tableau de chasse. Les ALBATROS tombent à HAPLINCOURT et BAPAUME, le dernier au Nord-est de BAPAUME. Le matin du 30 septembre à bord du (A201), un ALBATROS est homologué à 10h55 à VELU. L’après-midi au manche de son A213, BALL descend deux ROLAND dans un intervalle de 15 minutes. Le premier à 18h30 à GRAINCOURT et le second à 18h45 à CAMBRAI, portant son score à 31 victoires le meilleur du côté alliés. Afin de préserver leur héros, l’état-major Britannique ordonne au chef d'escadrille d’ALBERT BALL de lui accorder une permission dès la fin du mois de septembre, il retourne en ANGLETERRE le 3 Octobre. Un article des succès de BALL est publié en FRANCE le jour même, et sera repris dans le « British Flight International », huit jours plus tard. Quelques jours après, il apprend qu'il est confirmé au grade de lieutenant et recevra la DSO (DISTINGUISHED SERVICE ORDER) des mains du roi George V.
UN LONG REPOS !
D’octobre 1916 à avril 1917, ALBERT BALL est en Angleterre se reposant en famille, puis il circule ensuite entre les différents centres de formation, faisant part aux nouvelles recrues de son expérience du combat aérien. Le 18 novembre 1916, il est reçut au Palais de Buckingham afin d’y être décorer de sa « DSO » avec une épingle et une semaine plus tard, il reçoit sa deuxième épingle en t’en qu’As de l'armée Britannique, faisant de lui le premier militaire Britannique distingué d’une triple « DSO ». BALL est aussi décoré d’une distinction Russe, l’Ordre de St GEORGE de 4éme classe.
ALBERT BALL est affecté comme instructeur au No. 34 (réserve) Squadron du RFC basé à ORFORD NESS dans le SUFFOLK. Il travaille avec l’usine LEWIS pour l’amélioration de leurs mitrailleuses, il s’implique avec AUSTIN-MOTORS dans la conception du chasseur AUSTIN-BALL AFB1, qui restera à l’état de prototype, le SE5a donnant pleinement satisfaction.
Le 19 Février 1917, sa ville natale de NOTTINGHAM lui rend hommage en le faisant citoyen d’honneur. C'est à cette époque qu'il rencontre JAMES MCCUDDEN, et le pilote canadien BILLY BISHOP.
Le 25 Mars, BALL fait connaissance de la jeune FLORA YOUNG, il l’invite à voler et elle accepte, ils ne se quitteront plus jusqu’au départ d’ALBERT pour le front. Le 5 Avril, ils se fiançailles, elle portera au poignet son bracelet d'identification d'argent en guise de bague de fiançailles.
Las de l’inaction et des mondanités, BALL réclame son retour en France, il prend le commandement du 56 Squadron tout juste équipé d’un nouveau chasseur le ROYAL FACTORY SE5. BALL n’est pas vraiment enchanté de son nouveau biplan, la puissance de son moteur et son armement en font un appareil bien plus apte à affronter les ALBATROS, mais il a toujours apprécié l’extrême maniabilité du petit chasseur Français. Il est autorisé à conserver un NIEUPORT le (B1522) pour son retour en FRANCE. Le « Super BB » sera pour ses missions en solo, il volera en patrouille sur un SE5 avec le reste de l'escadrille. Cet arrangement à l'approbation personnelle du général HUGH TRENCHARD. BALL et ses hommes se posent sur le terrain du VERT GALANT à 8km au sud de DOULLENS.
Le SE5 (A4850) sort neuf de sa caisse, ALBERT BALL ne tarde pas à le modifier. En particulier les mitrailleuses Vickers du capot sont démontées, pour les remplacer par une deuxième Lewis tirant vers le bas, à travers le plancher. Il fait déplacer plus en arrière un réservoir de carburant, modifiant ainsi le centre de gravité. Son avion était reconnaissable au moyeu d'hélice rouge d'un LVG allemand qu'il avait abattu. Dès le 9 Avril, le (A4850) retrouvera son armement conventionnel.
Durant la bataille d’ARRAS du 9 avril au 16 mai, appelé également pour l’aviation Britannique « Bloody April », le Squadron 56 fourni la couverture aérienne pour les secteurs le DOUAI et CAMBRAI.
Le 23 Avril 1917, BALL avec l’ordre strict de rester au-dessus des lignes britanniques, engage les Allemands à cinq reprises. Les premiers combats ce jour-là, BALL dans son NIEUPORT utilise sa tactique préférée en se glissant sous l’avion ennemi, un ALBATROS est envoyé au tapis dans le secteur d’ABANCOURT-TILLOY, ce sera la première victoire du 56 Squadron.
Pour le deuxième, BALL est à une altitude de 5.000 pieds (1.500 m), l’As Britannique manœuvre de façon à se retrouver sous le ventre de l’ALBATROS de reconnaissance, cependant, le mitrailleur Allemand parvient à placer une rafale de 15 balles dans les longerons de l’aile, BALL doit poser son NIEUPORT pour réparations retournant dans la bataille dans un SE5.
Pour son troisième combat de la journée, il tire cinq rafales avant que sa mitrailleuse ne s’enraye. BALL est obligé de se poser pour réparer, il retourne au combat en engageant seul 5 ennemis. Un ALBATROS DIII tombera à SELVIGNY au sud de CAUDRY. Son dernier combat de la journée s’avéra peu concluant, l'avion réussi à atterrir en toute sécurité dans ses lignes, mais le mitrailleur est mortellement blessé.
Trois jours plus tard le 26 Avril, BALL obtient à nouveau un doublet, détruisant avec son SE5 (A4850), un ALBATROSS DIII et un SIEMENS-SCHUCKERT D1 dans le secteur de CAMBRAI.
Le 28 Avril un ALBATROS est sa 36éme victimes, l’avion tombe dans le secteur de FOUNTAINE-NOTRE-DAME. Les combats de cette journée ont mis à mal son SE5, sa monture sera démonté et envoyé en réparation.
Le 1er mai en fin d’après-midi et au commande d’un autre SE5 (A8898), BALL obtient ses 37 et 38éme victoires au dépend d’ALBATROS, le premier tombe à MARQUOIG et le second au sud-ouest de CAMBRAI.
Le lendemain au petit matin à bord du (A4855) c’est un nouveau doublet, à 7h40 un ALBATROS DIII à VITRY en ARTOIS et l’autre à 8h10, un ALBATROS de reconnaissance à SAILLY les CAMBRAI, portant son score à 40 victoires homologuées.
Le 4 mai un Albatros DIII tombe à GRAINCOURT vers 20h00.
Le 5 mai, un dernier doublet d’ALBATROS en fin d’après-midi tombe entre LENS et CARVIN.
Le 6 mai BALL rend visite son ami BILLY BISHOP et propose d’attaquer à l’aube ROUCOURT, le terrain du BARON ROUGE afin de surprendre les pilotes allemands, BISHOP accepte de prendre part à ce raid audacieux, mais à la fin du mois, après son retour de congé.
Le même jour, BALL abat un ALBATROS D.III sur son cher NIEUPORT au-dessus de SANCOURT, cela sera sa 44éme et dernière victime, il est 19h30.
LA FIN D’ALBERT BALL
Dans la soirée du 7 mai 1917 près de DOUAI, onze avions du 56 Squadron emmenés par BALL dans un SE5 escortent des SOPWITH ½ STUTTERS, malgré le temps médiocre les Britanniques se heurtent aux chasseurs Allemands. La jasta 11 est commandé par MANFRED VON RICHTHOFEN, cependant le Baron Rouge est en repos en ALLEMAGNE et le commandement de l'unité est aux mains de son frère cadet LOTHAR. Un duel sans réelle visibilité s’engage, les avions se dispersent dans la purée de pois, BALL est vu pour la dernière fois par un autre pilote (Capitaine CYRIL CROWE) poursuivant un avion allemand qui se révélera plus tard être celui de LOTHAR VON RICHTHOFEN. Le pilote Allemand est forcé de se poser près d’ANNOEULLIN à court d’essence, avec un réservoir de carburant crevé, alors que l'avion de BALL grimpe dans les nuages épais. Après cela des témoins Allemands affirment qu'ils ont vu l'avion de BALL émerger des nuages sur le dos à moins de 200 pieds, puis s'écraser à la corne du bois de CARNIN près de la maison de Melle CECILE DELOFFRE, une habitante d’ANNOEULLIN. Alors que le jeune pilote gît dans l'épave de son appareil, elle souleva doucement la tête de BALL, il ouvrit les yeux quelques secondes mais ALBERT BALL s’éteint, Il n’avait que 20 ans. Les ALLEMANDS attribuent la victoire LOTHAR VON RICHTHOFEN, pourtant la thèse de la mort par combat aérien n’est pas prouvée. Quand le Capitaine BALL fut découvert par Melle DELOFFRE, il ne souffrait d'aucune blessure par balle, de même son avion n'était pas plus endommagé par le feu ennemi. Avec les preuves disponibles, il semble probable qu’une fois dans les nuages, ALBERT BALL désorienté est émergé à l'envers qu’il n’eut pas de temps ni de hauteur suffisante pour reprendre le contrôle, s’écrasant au sol. Dans son rapport le médecin ALLEMAND écrira que Le pilote britannique avait la colonne vertébrale brisée, la poitrine écrasée et des membres fracturés, aucune mention de blessures par balles.
Le 18 mai, BALL est officiellement annoncé comme manquant et ses parents informés. Tout le monde espère qu'il a été fait prisonnier. Il y eu beaucoup de spéculations dans la presse international, comme en France ou l'agence HAVAS rapportera: "Albert Ball, la star des aviateurs ... a disparu depuis le 7 mai. Est-il prisonnier ou a-t-il été tué? Si il est mort, il est certainement tombé en combattant pour sa quarante-cinquième victoire ". A la fin du mois de mai, les autorités Allemandes font parvenir un message aux lignes Britanniques qui clairement indiquent qu’ALBERT BALL avait été tué, qu’il a été enterré le 9 mai à ANNOUELIN avec les honneurs militaires. Quelle qu'en soit la raison, la mort de BALL la veille de son retour à la maison fut un coup très dur. Tout d’abord pour ses parents HARRIET et ALBERT, son frère et sa sœur, mais également sa fiancée FLORA YOUNG, et toute la nation Britannique qui vénérait ce jeune pilote.
Le 7 Juin 1917, le LONDON GAZETTE annonce qu'ALBERT BALL a reçu à titre posthume, la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur par le gouvernement français. Le lendemain, il est décoré de la Victoria Cross pour ses actions du 25 avril au 6 mai 1917. Le 10 Juin 1917, un service commémoratif est célébré à l'église de ST MARY dans le centre de NOTTINGHAM, une immense foule est venu lui rendre hommage, sa mère HARRIETT accablé de douleur n'est pas présente. Sa Victoria cross sera remise à ses parents par le roi George V, le 22 Juillet 1917.
Sa mère n’évoquera plus jamais la disparition de son fils jusqu'à sa propre mort en 1931, son père plus tard achètera la concession où son fils est enterré à ANNOEULIN. Aujourd’hui encore sa tombe reste visible dans le cimetière militaire Allemand ainsi que sur le lieu de son crash, en effet depuis 1920, une stèle marque l’endroit le long de la départementale 41 entre CARNIN et ALLENNES-LES-MARAIS.. A noté que le collège d’ANNOEULIN porte le nom d’ALBERT BALL.
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